La révolution de février a fait un grand nombre de légitimistes du lendemain. Les révolutions sont comme les persécutions ; elles ne convertissent aux idées qu'elles font triompher que des esprits impotens et des cœurs abjects. Les hommes de quelque valeur intellectuelle qui ont toujours éprouvé pour les doctrines radicales une aversion mêlée de dégoût ne pouvaient naturellement adorer l'idole sur son autel de barricades couronné du drapeau rouge. Les hommes qui connaissaient les meneurs du parti révolutionnaire et qui les méprisaient ne pouvaient raisonnablement accepter un évangile prêché par de pareils apôtres. Les événemens qui allument dans l'histoire les dates glorieuses à la lueur desquelles marche l'humanité ne s'accomplissent point par des mains comme celles qui ont trempé dans la révolution de février.