Dans ce quatrième tome de «La Recherche du Temps Perdu», les jeunes filles en fleurs sont bien loin. Sodome et Gomorrhe, villes bibliques détruites par Dieu, servent de mise en garde pour les infidèles immoraux.Un soir, le narrateur surprend une discussion entre Charlus et Jupien, et peu après, leurs ébats. Dès lors, l'homosexualité imprègne ses réflexions. Il fait l'observation d'une société qui traque et rejette les homosexuels, tel les juifs lors de l'affaire Dreyfus. Après de longues soirées de considération, le narrateur poursuit son voyage à Balbec. Là, il repense à sa grand-mère décédée, et surtout à Albertine, aux «intermittences du cœur». Tantôt amoureux d'elle, tantôt indifférent à son sourire, le narrateur est inquiet des inclinaisons amoureuses d'Albertine. Aime-t-elle les femmes plus qu'elle n'aime les hommes? Marcel Proust, d'une plume passionnée, dresse le portrait des exclus accusés de toutes les tares,« jusque-là obligés de cacher leur vie, de détourner leurs regards d'où ils voudraient se fixer, de les fixer sur ce dont ils voudraient se détourner, de changer le genre de bien des adjectifs dans leur vocabulaire, contrainte sociale légère auprès de la contrainte intérieure que leur vice, ou ce qu'on nomme improprement ainsi, leur impose non plus à l'égard des autres mais d'eux-mêmes, et de façon qu'à eux-mêmes il ne leur paraisse pas un vice.»-