Extrait : À mesure que je grandissais, les leçons devinrent plus longues, plus sérieuses ; il me les a continuées jusqu'à ma dix- septième année, jusqu'à mon mariage. Quand j'eus dix ans, il m'obligea à prendre des notes pendant qu'il parlait et lorsque mon esprit fut capable de le comprendre, il commença à me faire remarquer le côté art en toutes choses, surtout au point de vue littéraire. Il jugeait qu'aucun livre n'est dangereux, s'il est bien écrit ; cette opinion venait chez lui de l'union intime qu'il faisait du fond et de la forme, quelque chose de bien écrit ne pouvant pas être mal pensé, conçu bassement. Ce n'est pas le détail cru, le fait brut qui est pernicieux, nuisible, qui peut souiller l'intelligence, tout est dans la nature ; rien n'est moral ou immoral, mais l'âme de celui qui représente la nature la rend grande, belle, sereine, petite, ignoble ou tourmentante. Des livres obscènes bien écrits, il ne pouvait en exister, selon lui.