Dans la Notice des Merveilles de la science sur l'Art du chauffage[1] nous avons étudié le chauffage :
1° Par les cheminées ;
2° Par les calorifères ;
3° Par les poêles ;
4° Par le gaz.
Nous avons à faire connaître, dans ce Supplément, les inventions réalisées dans l'art du chauffage, depuis la publication de cette Notice, c'est-à-dire depuis l'année 1870, environ, jusqu'à ce jour.
Le chauffage par les cheminées et les calorifères n'a pas reçu, depuis 1870, de perfectionnements dignes d'être signalés, mais il en a été autrement pour les poêles et le gaz. En ce qui concerne les poêles, une innovation très importante, si l'on considère son énorme extension, a été réalisée. Nous voulons parler des poêles à combustion lente, ou poêles mobiles, qui se fabriquent aujourd'hui, en France, par centaines de mille, chaque année. Le chauffage par le gaz, qui n'en était qu'à ses débuts, au moment de la publication de notre Notice, s'est prodigieusement développé, et tient maintenant une grande place dans les appartements, les ateliers et les cuisines. Ajoutons qu'un agent de chauffage dont nous parlions à peine dans la même Notice, le pétrole, est entré, d'une façon régulière, dans les usages industriels, particulièrement pour le chauffage des chaudières des bateaux à vapeur de certains pays, et des locomotives.
Nous avons donc à traiter, dans ce Supplément :
1° Des poêles à combustion lente ;
2° Des nouvelles applications du gaz de l'éclairage (hydrogène bicarboné) au chauffage des fourneaux de cuisine, des poêles, ou cheminées d'appartement, et des fourneaux d'ateliers.
3° Du pétrole employé pour remplacer la houille, dans divers foyers industriels.
CHAPITRE PREMIER
Les poêles à combustion lente.
L'origine de l'invention des poêles à combustion lente se trouve dans l'appareil que nous avons décrit dans les Merveilles de la science, sous le nom de poêle à alimentation continue. Nous en avons donné la description et la figure ; le lecteur est prié de s'y reporter[2].
La théorie du poêle à alimentation continue, qu'un constructeur anglais, Thomas Walker, avait fabriqué, après en avoir lui-même pris l'idée dans le foyer des hauts-fourneaux, consistait à alimenter de charbon et de minerai, un foyer, par le seul poids du combustible superposé. Comme on peut le voir par le dessin que nous en avons donné, le coke, dans l'appareil de Thomas Walker, était contenu dans un long tube central, fermé à sa partie supérieure par un couvercle, dont les bords saillants plongeaient dans un lit de sable. Par son seul poids, le coke descendait sur la grille, au fur et à mesure de sa combustion, qui s'opérait par le bas. Les gaz enflammés s'échappaient par un tube latéral.
Le poêle Walker fut introduit ou perfectionné, en France, par M. Gough, qui lui donna le nom de calorifère phénix, sous lequel il est encore connu et employé aujourd'hui.
On suivra facilement sur la coupe, que nous en donnons (fig. 399) les diverses parties dont le calorifère phénix se compose.