Une revisite de la nouvelle de Mérimée, qui examine les éléments objectifs du crime et en propose une explication.
Des œuvres de Prosper Merimée, la nouvelle La Vénus d'Ille est certainement la plus fascinante. L'atmosphère fantastique de l'histoire est paradoxalement renforcée par l'objectivité du récit, le narrateur étant un archéologue que l'on peut assimiler à Mérimée lui-même. David Max Benoliel a été frappé par le fait que la psychologie de Mérimée et son rationalisme areligieux excluaient a priori le fantastique. Il s'est demandé si l'auteur de la nouvelle n'avait pas caché sous cet aspect une histoire objective et rationnelle. Il a procédé à l'égard de La Vénus d'Ille comme Freud lorsqu'il analysait La Gradiva de Jensen, récit romanesque, sous l'angle du délire et du rêve auxquels est en proie le personnage central.
En revisitant la nouvelle de Mérimée, l'auteur a mené l'enquête en examinant les éléments objectifs, les témoignages et la scène du crime. Il propose donc une explication qui pour être rationnelle n'en est pas moins mystérieuse. Il a même retrouvé, dit-il, l'épilogue qu'aurait écrit Mérimée. Cependant, les conditions de cette trouvaille sont elles-mêmes source de conjectures.
Laissez-vous prendre, découvrez les protagonistes et joignez-vous à l'enquête.
EXTRAIT
La littérature fantastique est une catégorie à part entière, avec ses règles, ses thèmes, son style, son vocabulaire même. Elle fait appel au surnaturel, voire au diabolique. Certains auteurs, auxquels je me suis rallié, estiment qu'au niveau de la symbolique elle illustre la lutte du bien contre le mal. Sur le plan littéraire, notamment dans des nouvelles, l'écrivain organise son récit pour qu'il plane une incertitude à ce sujet, ce qui y rajoute un sentiment d'étrangeté et de malaise.
En 1837, lorsque Mérimée écrit « La Vénus d'Ille », l'équivalent de 30 pages d'un roman je le rappelle, le récit s'écarte rapidement des notions d'objectivité, de réalisme et d'incrédulité pour se laisser envahir par le surnaturel. Rappelons-en brièvement la structure et la trame.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pendant ses années de vie au Maroc, David Max Benoliel s'est intéressé à l'archéologie préhistorique. Il y a même fait une découverte intéressante, mais faute d'avoir eu une autorisation officielle, elle est demeurée connue de ses seuls proches. C'est peut-être cette petite frustration qui a excité son imagination à propos de « La Vénus d'Ille ». D'où l'envie d'écrire cet essai et d'essayer de dévoiler ce mystère. Un de plus, en attendant les nouvelles aventures de ses personnages préférés Eliza et Siméon.