Voici comment tout commence, comment le poison s'infiltre.
Au départ, ce ne sont que des flashs, des phrases.
Chaque jour, une blessure.
Chaque année, sa cicatrice.
Le bonheur ne s'enfuit pas du jour au lendemain.
Non, il s'effrite, bout après bout, gifle après gifle.
C'est étrange, le chagrin,
L'adrénaline qu'offre la dépression.
Cela nous pousse constamment à ignorer la douleur qui brûle nos chairs.
Mais je l'ai dit, le poison s'infiltre.
Qu'importe les sourires,
Les faux-semblants,
La volonté de s'en sortir.
Il s'infiltre, inéluctablement.
Il ne tue pas, il paralyse.
Pour autant, il n'arrête pas le temps,
Il l'accélère.
Les mois deviennent des minutes.
Les années, un frémissement.
Le poison cristallise la souffrance,
Nous nous muons en un joyau brut de colère et de ressentiment.
Et un jour, celui de tous les jours.
Le sang circule à nouveau, le cœur se met à battre à tout rompre.
Et les nausées vous retournent l'estomac.
Vous explosez en mille morceaux, la Voie lactée est recouverte de vos cristaux de haine.
L'univers entier devient alors votre assassin.
Et l'inévitable question surgit dans vos pensées.
Depuis quand suis-je dans cet état-là ?
La réponse...
Depuis toujours