Je suis Murakami Haruki, écrivain japonais. J'ai été élevé au Japon, j'écris des romans en japonais; et [...] je m'interroge sérieusement sur mon identité; celle-ci renfermant [...] mon identité en tant que Japonais. En particulier depuis que je vis à l'étranger, je pense souvent à ce genre de choses. Mais [...] comme le moi qui réfléchit à son identité est nécessairement inclus dans le sujet « Je », il m'est fondamentalement impossible d'examiner de l'extérieur de manière purement objective ma propre identité. Dès lors, l'action la plus proche de cela qui me soit possible, c'est d'extraire un échantillon de mon inconscient et de l'examiner: c'est bien l'une des raisons pour lesquelles j'écris des œuvres romanesques.
« Je pense que nous vivons dans un monde, ce monde, mais qu'il en existe d'autres tout près. Si vous le désirez vraiment, vous pouvez passer par-dessus le mur et entrer dans un autre univers. »
Qu'est-ce que la littérature ? Ou plus simplement, qu'est-ce que lire un livre ? Anne Bayard- Sakai, dans un article consacré à Murakami Haruki, répond de la manière suivante:
« Lire un roman est sans doute la forme la plus familière du passage des frontières, de circulation d'un monde à l'autre.»
L'écrivain lui-même aura en 2002, à l'occasion de la parution de son dernier roman, Umibe no kafuka (Kafka sur la rive), la même réponse :
[...] [...] ,
[...] Je pense que le contact avec d'autres mondes est de plus en plus important, [...] c'est pourquoi la lecture est quelque chose d'important : en lisant, il y a un contact effectif avec de nombreux autres mondes.