Ce livre est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Extrait : IL m'est avis que choses si signalées et qui jamais, par aventure, n'ont été ouïes ni vues, viennent à la connaissance du plus grand nombre et ne demeurent pas enterrées dans la fosse de l'oubli, car il se pourrait faire qu'un qui les lira y trouve quelque chose à son goût, et que d'autres, sans les approfondir autant, s'en amusent. À ce propos, Pline dit qu'il n'y a pas de livre, si mauvais soit-il, qui ne contienne quelque chose de bon, d'autant que les goûts ne sont pas tous les mêmes, puisque l'un se damnerait pour manger ce que l'autre dédaigne ; et c'est ainsi que nous voyons maintes choses méprisées par aucuns qui ne le sont pas par d'autres. Nul écrit donc, à moins qu'il ne fût très détestable, ne devrait être rompu ni détruit avant d'avoir été communiqué à tous, principalement s'il ne doit causer de tort à personne et s'il y a quelque profit à en tirer. Autrement, bien peu, parmi ceux qui écrivent, écriraient pour eux seuls, car cela coûte de la peine, et, l'endurant, ils veulent être rémunérés, non pas en argent, mais par l'assurance qu'ils ont qu'on voit et lit leurs œuvres, et qu'on les loue selon leur mérite.