Mais qui et Robert, jeune orphelin de 12 ans, exploité et battu par M. Benoît, maître des Mérilles.
M. Laffont appartenait à une famille fixée de temps immémorial dans le Vivarais. Jadis considérable, le patrimoine, à la révolution de 1830, se trouva presque dévoré. M. Laffont se contenta des bribes: entre sa femme, son fils et sa fille, elles lui permettaient encore le bonheur. Tout le pays appréciait son excessive bonté, sa façon d'être douce aux plus humbles. Cette bonté traditionnelle fut à peine en éveil au sujet de Robert, qu'il mit tout en œuvre afin de se guider dans ce méandre obscur. Il commença d'abord; et sous cape, une sorte d'enquête. Le maître des Mérilles, jadis obéré de dettes, levait en peu de temps ses hypothèques, arrondissait son domaine, grâce à un legs, disait-il. Certains parlèrent d'absences mystérieuses de madame Benoît, suivies de l'apparition du pâtre Robert, quelque sept ou huit ans plus tôt. La version générale fixait à sa naissance l'entrée de Robert aux Mérilles: il venait de l'hospice de Lyon et l'administration le laissait là, sans doute par oubli.