Pour toutes choses publiez votre pensée ;
bonne, on en profite ; mauvaise, on la
corrige et on en profite encore.
P. L. Courier.
Une grave question, à l'ordre du jour, est celle de savoir si l'impôt, cette part que l'État prélève, pour subvenir aux dépenses d'intérêt public, sur le revenu ou la fortune de chaque particulier, doit suivre une proportion mathématiquement régulière ou bien, si cette proportion doit aller en augmentant, en progressant, à mesure qu'augmentent et progressent les revenus et la fortune de chaque citoyen. Ce n'est plus une question d'arithmétique, mais une question de bon sens et de justice.
Il nous paraît rationnel et juste que le minimum indispensable à la vie soit exempt d'impôt et que le surplus soit atteint dans une proportion plus forte à mesure que s'élève la richesse du contribuable.
Nous verrons que la plupart des législations européennes l'ont compris ainsi.
En matière de législation, il ne suffit pas de poser des règles absolues, il faut considérer les effets qu'elles produisent sur l'État et sur la société.
L'impôt doit avoir pour objet, non seulement de fournir à l'État les ressources nécessaires aux besoins d'intérêt général, mais, aussi, de maintenir, dans une juste limite, l'appropriation particulière de la richesse produite, au moins indirectement, par le travail de tous.