Il n'est pas douteux que Spinoza n'ait soutenu la thèse déterministe la plus radicale. Il ne se lasse pas de répéter que toute chose se produit ou se détermine en vertu de la nécessité de la nature divine (Éthique, I, pr. 16 et 26). Il élimine catégoriquement la contingence (I, pr. 29, pr. 33 avec scolie 1). Il n'admet pas de moyen terme entre le nécessaire et l'impossible (I, scolie 1 de la pr. 33). Il affirme, en particulier, le caractère déterminé de toutes les actions volontaires, et spécialement dans l'ordre humain (I, pr. 32, II, pr. 48 et 49). Il raille la croyance au libre arbitre et décrit à plaisir les illusions qui lui ont donné naissance (v. inter alia, III, scolie de la pr. 2). Ainsi Spinoza a voulu être déterministe, et certes aussi il a cru l'être. Mais a-t-il pu le demeurer jusqu'au bout de sa pensée et de son œuvre ?