C'est ce?e profondeur d'impression qu'ils ont jusqu'à ce moment opposée
aux efforts tentés depuis cinquante ans pour arracher des âmes le
sentiment religieux. Ni les fausses lumières de ce temps, ni la préoccupation
incontestable chez les Normands des intérêts matériels, auxquels ils
tiennent, en vrais fils de pirates, et pour lesquels ils plaident, comme l'immémorial
proverbe le constate, depuis qu'ils ne se ba?ent plus, n'ont pu
affaiblir les croyances religieuses que leur ont transmises leurs ancêtres.
En ce moment encore, après la Bretagne, la Basse Normandie est une des
terres où le catholicisme est le plus ferme et le plus identifié avec le sol.
Ce?e observation n'était peut-être pas inutile quand il s'agit d'un roman
dans lequel l'auteur a voulu montrer quelle perturbation épouvantable
les passions ont jetée dans une âme naturellement élevée et pure, et, par
l'éducation, ineffaçablement chrétienne, puisque, pour expliquer ce?e catastrophe
morale, les populations fidèles qui en avaient eu le spectacle ont
été obligées de remonter jusqu'à des idées surnaturelles...