Ce n'est pas sans appréhension que j'aborde un sujet aussi épineux que l'est celui de l'origine de la peste bovine. Que pourrais-je dire d'original sur une question pour la solution de laquelle, en France et ailleurs, tant d'intelligence a été dépensée ? Rien assurément. Je n'ai d'autre intention dans les pages qui vont suivre que celle de chercher à exposer l'état actuel de la question. Si je n'y réussis pas, qu'on ne s'en prenne qu'à moi seul, mais que des censeurs trop sévères veuillent bien tenir compte de mon inexpérience, de la virginité de ma plume et du petit nombre de matériaux dont j'ai pu disposer. Ceci soit dit sans fausse modestie.
J'offre cette humble compilation aux professeurs dont les savantes leçons et les conseils incessants vont me permettre d'entrer dans la grande famille que des appellations différentes d'une même maladie. Les deux dernières sont presque exclusivement usitées.
Dans l'étude du typhus contagieux des bêtes à cornes, la question de son origine a été certainement l'une des plus controversées. Elle a donné lieu, surtout dans la première moitié de ce siècle, à des discussions nombreuses, vives, entre les hommes les plus autorisés que possède la science vétérinaire. Et peut-être aujourd'hui sommes-nous encore loin de la solution véritable.
Actuellement, l'opinion la plus accréditée en France et en Allemagne est celle qui tend à considérer le typhus comme originaire des steppes de la Russie, ou au moins des contrées orientales, et comme ne pouvant se développer spontanément que sur les seules races de ces pays.